💬 Le poids des mots… et la légèreté avec laquelle on les tord 💬
- shaastrain

- 16 oct.
- 2 min de lecture
« Travailler plus pour être plus aligné ».
« Monter en compétence sur son savoir-être ».
« Co-construire ensemble une stratégie d’amélioration continue du bien-être au travail ».
Avouez, vous l’avez déjà entendue, cette douce musique du management inspiré.
Des mots ronds, polis, bien emballés, doux, sucrés.
Mais les mots, eux, ne sont pas neutres.
Ils façonnent nos manières de penser, de ressentir et d’agir.
Et quand on les détourne, ils deviennent des outils de manipulation douce.
👉 Un licenciement devient une opportunité pour toi de réinvention professionnelle.
👉 Une réunion inutile devient un temps de co-construction collective.
👉 Une surcharge de travail devient un défi stimulant.
👉 La souffrance se transforme en manque de résilience.
Bienvenue dans la novlangue managériale : cet art délicat de maquiller la contrainte en liberté, et la violence en croissance personnelle.
Une langue qui, sous couvert de bienveillance, déplace la responsabilité du collectif vers l’individu : si tu vas mal, c’est que tu n’as pas su “t’adapter”.
Et cette logique s’étend désormais bien au-delà du monde du travail.
Dans le développement personnel, elle se glisse aussi dans les discours :“Tout est une question de vibration”, “tu attires ce que tu es”, “il suffit de changer de regard pour que tout change”, "Vis ta réalisation en reconnaissant tes capacités uniques".
De la culpabilisation maquillée en sagesse et en promesse de guérison. De l’injonction à être heureux rebaptisée “travail sur soi”.
Bref, une langue qui promet la liberté mais entretient la servitude — avec le sourire, of course.
🌱 À l’École de l’accompagnement
Nous avons choisi une autre voie.
Ici, les mots gardent leur poids : parfois rugueux, parfois lumineux, toujours vivants.
Nous ne “déployons pas des dispositifs d’écoute”, nous écoutons.
Nous ne “faisons pas émerger des potentiels”, nous rencontrons des personnes.
Et nous vous invitons à faire de même :
à développer un esprit critique,
à résister aux abus de langage, et
à questionner les mots plutôt que les répéter.
Parce que penser autrement, c’est déjà commencer à se libérer.



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