🌿Il faut faire du storytelling, ils disent ... 🌿
- shaastrain

- 1 oct.
- 2 min de lecture
Nous vivons dans une époque saturée de récits calibrés, séduisants, taillés sur mesure pour « faire rêver ». Certaines marques, entreprises, institutions et même individus construisent leur image publique non plus à partir d’une vérité vécue, mais à travers un storytelling soigneusement scénarisé.
À partir d’un détail, ils montent une histoire en épingle, tissent leur toile et vous attirent dans leurs filets. Et cela fonctionne, en partie parce que nous nous retrouvons dans ces récits. Mais avez-vous déjà pris le temps de vous demander : qu’est-ce qui m’attire dans ces histoires ? Qu’est-ce que cela dit de moi ?
Derrière le mot élégant de « storytelling » se cache souvent un mécanisme qui dépasse le simple art de raconter. La manipulation. Le récit est bien plus qu'une expérience à partager, il devient un produit destiné à séduire, à fidéliser, à capter l’attention.
Le danger est double. D’une part, le storytelling instrumentalise ce besoin profond d’histoires, de symboles et de sens qui habite chaque être humain. D’autre part, il affaiblit notre esprit critique en nous habituant à nous contenter d’une narration facile, séduisante, qui flatte nos attentes et répond à nos malaises, sans jamais nous mettre en mouvement vers nous-mêmes.
Le résultat est une perte de densité : au lieu d’affronter la réalité, ses contradictions et ses aspérités, la vie quoi !, nous consommons des récits lisses, sucrés, ou même tragiques mais déjà digérés pour nous. Nous ne devenons plus des porteurs de sens, mais de simples spectateurs.
Pour ma part, je choisis une autre voie. Peut-être est-ce une erreur sur le plan stratégique, mais je l’assume : je refuse de céder à ces procédés qui flattent pour mieux capter.
Je crois que les récits méritent mieux. Leur fonction première est d’ouvrir des chemins de pensée, de relier l’expérience intime à l’universel, de soutenir la mémoire, d’éclairer la condition humaine. Voilà pourquoi je dis non à la manipulation des mots, non à l’usage des images pour séduire plutôt que pour nourrir.

Les mots et les créations de mes clients sont trop précieux pour qu’on les abîme.



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